
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) est revenu sur la loi des Finances Rectificatives (LFR) 2025. Une étape, selon le Secrétariat Exécutif National (SEN), vers la bonne gouvernance budgétaire ». Ils souhaitent aussi qu’elle sout complétée « par des assises nationales sur la monnaie et un audit citoyen de la dette publique pour une annulation de la dette illégitime« .
L’intégralité du communiqué du FRAPP :
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) salue la publication de la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2025, marquée par un exercice de sincérité budgétaire et une volonté affirmée de fiabilisation des données, conformément aux recommandations de la Cour des comptes.
En intégrant les valeurs réelles des prêts projets, la LFR opère un réajustement à la hausse de 15,6 %, soit 182,2 milliards de FCFA. Cette mesure corrige les distorsions issues d’une sous-estimation passée et renforce la transparence dans la gestion des finances publiques.
Concernant la dette intérieure bancaire non enregistrée, la LFR prévoit un remboursement des intérêts à hauteur de 125 milliards de FCFA, portant le total du service de la dette bancaire intérieure à 946 milliards de FCFA. De plus, le gouvernement a procédé à l’inclusion, dans le Tableau des Opérations Financières de l’État (TOFE), de :
– 249,5 milliards de FCFA relatifs aux prêts projets non enregistrés ;
– 251,5 milliards de FCFA correspondant à la dette intérieure non financière (secteurs BTP et énergie) ;
– 2 246,6 milliards de FCFA de dette intérieure financière, après un audit indépendant supplémentaire.
Ainsi, une dette contractée en dehors du cadre légal, d’un montant total de 2 747,6 milliards de FCFA, est désormais officiellement prise en compte.
Le FRAPP accueille également de manière positive l’apurement d’une partie de la dette intérieure à hauteur de 500,9 milliards de FCFA en faveur des secteurs stratégiques du BTP et de l’énergie, ce qui devrait contribuer à relancer l’activité économique.
De plus, le maintien des subventions à l’énergie, pour atténuer les effets des chocs sur les populations, est un geste à saluer. De même, la rationalisation des dépenses de 44,4 milliards de FCFA sur les acquisitions de biens et services ainsi que sur les transferts courants marque une volonté de gestion efficiente.
Le FRAPP, qui avait souligné la nécessité de concrétiser le pacte de stabilité sociale signé entre l’État, le patronat et les syndicats, se réjouit de l’introduction dans la LFR 2025 de mesures sociales fortes, telles que :
– La généralisation de l’indemnité de logement à tous les agents de la fonction publique ;
– Le recrutement spécial dans le secteur de la santé, pour répondre aux besoins pressants des populations.
Nous encourageons les autorités à poursuivre cette dynamique, en collaboration avec les partenaires sociaux, afin de soulager davantage les souffrances des travailleurs.
La LFR 2025 enregistre un accroissement du déficit budgétaire de 95,4 milliards de FCFA, principalement dû à une contraction des recettes du budget général de 125,7 milliards de FCFA. Le FRAPP soutient l’approche de sincérité budgétaire adoptée, à l’opposé des pratiques de surestimation artificielle des recettes.
Sur un besoin de financement global de 5 715,5 milliards de FCFA en 2025, l’amortissement de la dette (remboursement du principal) représente 59 %, soit 3 384,1 milliards de FCFA. Ce lourd fardeau, confirmé par un encours de la dette de l’administration publique centrale de 23273,4 milliards de FCFA (dont 70,96% en devises étrangères), met en lumière la nécessité d’un audit citoyen de la dette publique mené par les forces progressistes en collaboration avec l’État. Le FRAPP réitère son appel à cet audit pour identifier la part illégitime et odieuse de cette dette ( au sens de la définition donnée par le FMI) – notamment celle ayant servi à la répression violente des événements de 2021 à 2024 – et à œuvrer pour son annulation, comme l’ont fait plusieurs pays.
Le FRAPP rappelle également que seule la souveraineté monétaire permettra d’éviter les pièges de l’endettement. À cet effet, nous exhortons les autorités à organiser les assises nationales sur la monnaie, afin d’évaluer de manière lucide et souveraine notre appartenance à l’UMOA, à la lumière des évolutions régionales au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO.
Par ailleurs, le FRAPP insiste sur l’obligation de publier les bulletins statistiques de la dette publique pour les T3 et T4 de 2024 ainsi que le T1 de 2025, conformément à l’annexe 6.1 de la loi n°2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques.
Enfin, nous appelons les services du Ministère des Finances et du Budget à faire preuve de plus de rigueur dans la relecture des documents officiels. Nous signalons en particulier une erreur figurant à la page 6 de la LFR, où les données ont été comparées à celles de la LFI 2024, au lieu de la LFI 2025. Dès lors, les parlementaires sont invités à porter l’amendement avant le vote de la LFR en plénière.
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du FRAPP
Le 27 Juin 2025