
C’est vraiment dommage (Par Ameth Diallo)*
Le régime en place est en train de faire perdre du temps et de l’énergie sur des choses qui auraient dû être réglées dès les premiers mois de prise de pouvoir.
Parmi les premières réformes attendues, celles qui concernent la justice étaient essentielles. Elles devaient permettre de ne pas répéter les mêmes pratiques que nous avons dénoncées hier. Or aujourd’hui, nous voyons encore les mêmes articles, les mêmes dispositifs légaux utilisés pour restreindre les libertés individuelles, pour faire taire les voix critiques.
Ce qui est regrettable, c’est que ces outils de répression que nous avions combattus, que le peuple avait massivement rejetés sont toujours là. Et ils continuent d’être appliqués.
Le peuple du Sénégal n’acceptera jamais ce qu’il avait refusé hier. Il n’y a que ceux qui sont enfermés dans une partisanerie aveugle ou dans une certaine hypocrisie qui se tairont aujourd’hui face à ces dérives.
Le 24 mars, nous avons voté, entre autres, pour des réformes profondes du système judiciaire, pour une justice plus indépendante, plus respectueuse des droits et des libertés. Plus d’un an après les premières concertations sur la justice, les mesures demandées ne sont toujours pas appliquées.
Le président de la République lui-même a donné des instructions pour que le suivi et la mise en œuvre de ces réformes soient effectifs. Mais sur le terrain, nous voyons le contraire : on utilise encore les vieux réflexes, les vieux articles de loi que tout le monde dénonçait hier.
Il est temps de dire clairement les choses : le changement attendu ne peut pas être reporté indéfiniment. On ne construit pas un nouvel État de droit en laissant subsister les vieilles pratiques du passé.
* Par Ameth DIALLO
Coordinateur national de Gox Yu Bees