
Monsieur le Directeur Général,
Il est des silences qui pèsent plus que mille discours. L’Honorable Député Thierno Alassane Sall aurait pu vous répondre par le mépris, mais vous méritez mieux : un rappel à l’ordre, servi froid, avec un peu de lait chaud pour accompagner votre biberon de vanité.
Votre sortie en réponse à une question écrite posée dans les formes par un député de la République témoigne non pas d’une volonté d’éclairer l’opinion, mais plutôt d’un besoin maladif d’exister, comme ces enfants qu’on surprend à hausser la voix pour que les grands les remarquent à table. Mais, hélas pour vous, ce n’est pas à coups de caprices et de cris qu’on se hisse à la hauteur des Hommes d’État.
Vous confondez, cher petit DG, fonction et stature. Être nommé à un poste par décret ne vous confère ni la profondeur d’analyse, ni la solidité morale, ni encore moins l’expérience qu’on acquiert à force de combats, de responsabilités, de silence digne, et de loyauté envers la République. Le Député Thierno Alassane Sall est ingénieur de formation, ancien ministre d’État, fondateur de parti, parlementaire élu, et figure morale respectée. Vous êtes… un bébé DG tout juste sevré, encore attaché au hochet de votre premier titre administratif.
Votre texte publié sur Facebook est un chef-d’œuvre d’immaturité politique, un méli-mélo d’attaques personnelles, d’arrogance de couloir, et de chiffres jetés en pâture pour masquer le cœur du problème : la légalité du contrat AEE Power et les garanties douteuses émises dans des conditions tout sauf transparentes. Vous n’avez répondu à rien, mais vous avez beaucoup crié. C’est ce qu’on appelle un tapage de berceau.
Et maintenant, vous vous permettez, du haut de vos 30 et quelques printemps, d’inviter le Président Sall à un débat public ? Allons, un peu de sérieux. Monsieur SALL n’a pas à se prêter à une kermesse organisée par un DG excité à l’idée de se voir dans les journaux. Le Président de la République ne débat pas avec un chef de bureau, pas plus que Thierno Alassane Sall ne s’abaissera à jouer à “question pour un nourrisson”.
On débat entre égaux, Monsieur. Vous, vous êtes encore à l’âge des couches institutionnelles.
Quant à vos glorieuses 42 localités électrifiées – contre 40 prévues – cela relève du pédalage triomphant de tricycle, quand le Président Sall, lui, réfléchit aux fondations structurelles de l’électrification nationale. Vous célébrez les miettes pendant qu’on vous interroge sur les mécanismes de passation de marchés. C’est touchant. Vraiment.
Enfin, évoquer l’affaire OS Myna pour distraire le public, c’est un peu comme un enfant pris en faute qui crie : “et lui aussi, il a triché !” Vous n’avez ni la mémoire des faits, ni le recul historique, ni l’objectivité nécessaire pour donner des leçons. Contentez-vous de bien faire votre travail. Vous êtes à la tête d’une agence, pas d’une croisade personnelle.
Votre génération, Monsieur SENE, gagnerait à comprendre que le charisme ne se décrète pas, il se construit, que la lumière ne vient pas de ceux qui crient fort, mais de ceux qui agissent dans le silence et la rigueur.
Vous êtes jeune. C’est une chance. Mais ce n’est pas une excuse pour parler comme un adulte en oubliant de penser comme tel.
Alors un conseil, fraternel mais ferme : remettez la tétine dans votre poche, éteignez les projecteurs, et retournez au travail. La République a besoin de serviteurs, pas d’enfants stars.
* Par Kaba DIAW
Citoyen Sénégalais, défenseur de la République et de l’état de droit.